(N°1527) You're in my veins.

All that you rely on and all that you can fake
Will leave you in the morning, come find you in the day.

Il aurait certainement dû passer à son appartement, avant d’aller la voir. Alors qu’il remontait la rue, son regard cherchant avec désespoir le numéro qu’elle lui avait murmuré à l’oreille avant de partir, il finit par baisser les yeux vers la veste qu’il portait. Des tâches de sang encore frais avaient imprégné le tissu, - il allait devoir balancer le vêtement à la poubelle. En réalité, il se demandait s’il ne devait pas le faire tout de suite, histoire de ne pas arriver chez Cassie dans un état pareil. Sauf que, il avait beau se persuader du contraire, désormais, elle était plus qu’impliquée. Elle avait failli être tuée, ce soir et ce, en grande partie à cause de lui. Il serra les poings, furieux contre lui-même. Tant pis, il était trop tard pour reculer et sincèrement, le fait d’être dans un état aussi piteux l’indifférait plus qu’autre chose. Comme toujours, il ne s’inquiétait que pour elle et était en incapacité absolue de penser à autre chose. Passant devant la vitrine d’un magasin fermé, il s’arrêta et fixa son reflet. Nom d’un chien, Peter ne l’avait pas raté. Avec une grimace, il porta sa main contre son menton, puis jusqu’à sa lèvre fendue qui saignait encore. Les vêtements sales, les cheveux emmêlés, la poussière mélangée au sang, - le sien tout autant que celui de Peter, - lui collait à la peau. Puis, lentement, il commença enfin à réaliser. Il venait de le tuer. De tuer un agent, l’un des siens. Retourner à la Craving Hunt maintenant, était synonyme de se signer un arrêt de mort immédiat. Jamais il ne pourrait s’en tirer, il avait dépassé les limites depuis longtemps et aujourd’hui, il venait de tout foirer en l’air - définitivement.

Il était maintenant de l’autre côté du miroir et on allait le traquer jusqu’à ce qu’il soit mort. Déglutissant péniblement, épuisé par le combat et toutes les émotions qui le submergeaient, il s’arrêta enfin devant l’immeuble de Cassie. Il aurait préféré qu’elle ne le voie pas aussi… faible, mais il avait besoin de la retrouver. Il avait besoin de s’assurer qu’elle était en sécurité. Il resta planté devant la porte pendant quelques minutes. Il ne savait pas d’où venait cette soudaine hésitation, mais le doute s’emparait de son esprit à la vitesse de la lumière. Peut-être qu’il n’aurait pas dû venir, au bout du compte. Ou du moins, pas ce soir. Cassie lui avait paru si effrayée et chamboulée… et s’il devait lui laisser du temps, histoire qu’elle digère toutes ces nouvelles ? Non, c’était ridicule. Il ne pouvait pas agir comme un lâche apeuré et prendre la fuite. Le front appuyé contre sa porte, les yeux fermés, il toqua trois fois et écouta attentivement le silence, s’attendant à ce que les pas de Cassie résonnent dans le couloir et qu’elle vienne enfin lui ouvrir. Mais rien ne se passa. Il cogna de nouveau, avec plus d’insistance – même si Cassie avait peur, elle lui aurait ouvert la porte. Il le savait. Il la connaissait. Face au silence pesant qui régnait toujours, il sentit son cœur manquer de battement. Et si cette intervention de Peter dans la ruelle n’était qu’un piège, censé l’éloigner pour que la jeune femme reste seule ? Sentant la panique l’envahir, il tourna la poignée de la porte. Celle-ci n’était même pas verrouillée. « Cassie ? » peina-t-il à articuler dans un souffle rauque, en scrutant la pièce obscure du regard, alors que sa main se refermait instinctivement sur son arme.

livejournal@littlecigars
I shot for the sky i’m stuck on the ground
So why do I try, I know I’m gonna to fall down

Cassie était enfin arrivé chez elle, et elle pouvait le dire, elle en était bien heureuse. Ces derniers instant passer en ville avait chamboulé sa vie. Premièrement, elle avait revu Reaver, son meilleur ami, celui qu'elle aimait depuis tant d'années. Mais la deuxième chose était elle, bien plus mystérieuse, à en avoir encore la chair de poule au bout d'une heure, comme Cassie. Alors qu'ils s'étaient retrouvé dans le petite court derrière le café dans lequel elle travaillait, un homme qui apparemment connaissait Reaver les avaient menacés et souhaité surtout tuer Cassie, car Reaver n'avait pas réussi à « se charger de la tâche qu'on lui avait donné ». Ce fut donc à bout de souffle et avec un mal de tête horrible qu'elle rentra chez elle. Reaver était censé la rejoindre plus tard chez elle. Elle avait tellement peur que quelque chose se passe mal. D'accord Reaver était armé, mais l'autre aussi, et elle n'arrivait pas à s'imaginer Reaver en train de faire mal à quelqu'un. Avait il tant changer en quelques années? A vrai dire, cela n'aurait pas tant choquer Cassie que cela. Vu ce qu'elle avait vécu aujourd'hui, elle pouvait encaisser un peu plus. Alors qu'elle était perdu dans ses pensées, son chat, Austin, vint ronronner à ses pieds, content de voir quelqu'un. Elle le prit donc dans ses bras et se dirigea vers sa chambre, ou elle le posa sur le lit. Quel heure était il? Cassie lança un rapide coup d'oeil sur son réveil, qui annonçait dix neuf heures. Ne sachant pas quoi faire en attendant son ami, elle prit le téléphone, son chat, et se glissa avec sous les draps de son lit. C'est peut être fou, mais pour elle, c'était sous les couettes qu'elle se sentait le plus en sécurité. Regardez, quand vous avez peur la nuit, enfant, vous vous nichez dans les couettes et attendaient que le sommeil pointe le bout de son nez. Et bien pour Cassie c'était la même chose. Elle avait une peur bleu ce soir. L'idée que ce ne soit pas Reaver qui vienne chez elle, qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave. Et si c'était le cas, pensa t elle, elle n'était même pas la pour essayer de le sauver. Rien qu'à cette idée, elle sentit ses muscles se crisper. Non, il ne fallait pas qu'il arrive du mal à Reaver, cela faisait à peine une heure qu'elle l'avait revu pour la première fois depuis trois ans, et elle ne voulait pas que ce soit la dernière. Ce fut donc tout en pensant au pire, a ce qu'elle poserait comme question quand il arriverait, et en caressant Austin qui lui continuait de ronronner, innocent du monde qui l'entourait, que Cassie s'endormit.

Des bruits de pas. C'est ce qui sortit Cassie de son sommeil qui avait du être profond. Elle n'avait pourtant dormi qu'une vingtaine de minutes. La panique la submergea. Est ce que c'était Reaver qui était rentré. Non, il aurait frappé quand même. Est ce que c'était l'homme qu'elle avait vu dans la rue? Mais comment pouvait il avoir eu son adresse? Avait il fait souffrir Reaver pour qu'il lui donne? Non il ne l'aurait pas donné, elle le connaissait. Malgré la peur qui lui ordonné de ne pas bouger, elle sortit doucement de son lit, essayant de faire le moins de bruit possible. Dans le couloir, elle faillit se prendre un coin du meuble. Elle l'évita de peu, se maudissant de ne pas avoir laissé les lumière allumé. Ce ne fut qu'une fois dans le salon, ou se trouvait la porte d'entrée, qu'elle se prit la personne qui était rentré chez elle de plein fouet. Elle n'avait pas eu le temps de voir son visage que la panique la prenait déjà. Elle poussa un cri si perçant que même elle se fit mal aux oreilles. Que voulez vous, instinct de survie... Etant loin de l'interrupteur, elle ne vit qu'une solution pour y arriver. « Ne bougez plus! » ordonna t elle. Et cela marcha. Elle espérait juste que la personne de l'autre côté de la pièce ne comprendrait pas pourquoi il n'arrivait plus à faire un geste, et qu'il mettrait cela sur le compte d'autre chose. Mais elle se remercia intérieurement d'avoir ce don. Il lui avait sûrement sauver la vie si c'était cet inconnu. Voyant qu'il ne bougeait pas, elle couru à l'autre bout de la pièce et alluma la lumière. Et si ce n'était pas Reaver... Elle se retourna pour voir le visage de l'homme qui s'était introduite chez lui, et fut prise de nausée. Non ce n'était pas l'inconnu. C'était bien Reaver, mais dans un état tellement... Il n'y avait pas de mot. Cassie ne savait pas si c'était son sang sur sa veste et son visage. Sa lèvre inférieur était fendu. Quelques hématomes se formaient. A cet vue, des larmes se mirent à couler sur le visage de Cassie. Il était en vie. Mais en avait apparemment bavé. Et c'était apparemment à cause d'elle. L'homme ne voulait pas de mal à Reaver, mais à Cassie, et lui avait voulu la sauver. Elle se sentait coupable tout d'un coup, du mal que Reaver avait enduré. Elle ne voulait pas penser à l'homme qu'il avait du tuer... Elle se mit donc à courir vers lui, et le serra dans ses bras. Elle l'entendit lâchait un soupir. Elle avait du lui faire mal en le serrant dans ses bras. Elle desserra leur étreinte et le regarda. Elle pleurait encore. Sa main vint se poser sur sa lèvres en sang. « Reaver, je suis tellement désolé! » Elle ne savait pas quoi dire d'autre. Elle se sentait coupable, même si sans s'en rendre compte, elle se disait que Reaver devait être dans le même camp que cet homme armé et qu'ils avaient tout les deux la tâche d'exécuter Cassie. Mais sur le coup, elle n'y pensait pas, elle n'avait pas encore cette réflexion en tête. Elle le regarda, elle voulait qu'il lui dise si celui qui lui avait fait cela était mort. Elle n'arrivait pas à parler, les mots ne voulait pas sortir. Elle espérait donc que leurs regards arrivaient toujours à parler à leur place.Mais elle connaissait déjà la réponse, mais avait besoin de l'entendre de la bouche de Reaver. Elle voulait savoir si il l'avait tué de ses propres mains? Pourquoi est ce qu'ils les avaient retrouvés et voulait la tuer...

Il n’y avait pas de mots pour décrire le soulagement qui le submergea, lorsqu’elle vint se blottir dans ses bras. Il n’avait pas prit le temps de se demander pourquoi, lorsque la voix de la jeune femme résonna dans l’obscurité pour la première fois, lui ordonnant de ne pas bouger, il se sentit comme… paralysé. En réalité, il était incapable d’y réfléchir, tant de pensées se bousculaient dans sa tête. Il pouvait néanmoins enfin se détendre un peu – sa meilleure amie était saine et sauve, et il s’en voulait presque d’avoir imaginé le pire. Son travail d’agent l’avait rendu vraiment paranoïaque et pessimiste… Enfin, il n’avait plus à s’en inquiéter à présent. Resserrant doucement son étreinte autour de Cassie, il enfouit son nez dans le creux de son cou, respirant son parfum à pleins poumons. Même s’il savait qu’à présent, ils étaient tous les deux en danger, cela lui était égal. Il était de son côté, il l’avait toujours été. C’était peut-être trop prétentieux, de penser qu’il allait pouvoir la protéger, à lui seul, mais après tout, il n’avait pas le choix. Il ne pouvait pas espérer une aide quelconque, la plupart de ses ‘collègues’, ou plutôt anciens collègues, maintenant, l’avaient toujours détesté et se réjouiraient sûrement de savoir que son nom figurait désormais sur leur tableau de chasse. Enfin, peu importe. Il allait bien trouver un moyen. Il tenta de lui sourire, lorsqu’elle plongea ses yeux embués de larmes dans les siens et que sa main vint effleurer sa lèvre blessée. Il avait beau se dire qu’il ne devait pas ‘craquer’ et garder la tête haute, histoire de ne pas effrayer Cassie encore plus, il n’était pas infaillible. Et ce soir, il en avait eu la preuve. Son sourire se transforma en une petite grimace, - la peur et l’adrénaline qu’il avait ressenti en pensant que Cassie était en danger, lorsqu’elle ne lui avait pas ouvert la porte, avait eu un effet anesthésiant sur lui. Mais maintenant, il prenait enfin conscience de tous les dégâts et la douleur déferlait à travers tout son corps, tiraillant ses muscles. « Cassie, arrête, ce n’est pas… » commença-t-il en secouant doucement la tête. « Ce n’est pas à toi de t’excuser, » la dévisageant attentivement, il posa une main contre sa joue, un faible sourire sur les lèvres. « Bon sang, j’ai tellement de choses à te dire et… Je ne sais même pas par quoi commencer. »

Devait-il lui raconter en quoi consistait son travail, depuis toutes ces années ? Il en avait presque la nausée, rien qu’à cette idée. Il ne voyait pas comment il pourrait lui avouer toutes ces choses horribles qu’il avait pu faire, tous ces crimes, ces gens innocents tués… Même si elle allait lui demander de lui dire toute la vérité, une fois qu’elle l’entendrait, elle ne pourrait jamais l’accepter. Lui-même, avait du mal, maintenant qu’il prenait conscience de tout ce qu’il a pu faire par son passé, pas si lointain que ça, d’ailleurs. Il pensait se battre pour la bonne cause. Il avait cru ces gens qui l’avaient persuadé du fait que tous les sorciers, sans exception, étaient maléfiques. Il était aveuglé par la colère, à cette époque, il venait de perdre sa femme et c’était un sorcier qui l’avait tué. Tout n’était que question de vengeance, pour lui et ses supérieurs en avaient profité pour le modeler à leur guise et le transformer en un assassin sans pitié. Il ne s’était jamais posé de questions quelconques, jusqu’à ce que Cassie se retrouve en plein milieu de cette guerre. « Pourquoi tu ne m’as jamais dis que tu étais une sorcière ? » murmura-t-il en continuant de la fixer. Certes, c’était plutôt à elle, de poser des questions. Mais il se sentait complètement paumé quant à ce qu’il devait lui dire et ce qu’il ferait mieux de garder pour lui. Lui expliquer, sans transition, le fait qu’il était devenu un meurtrier ? Déglutissant péniblement, il finit par baisser les yeux. Il sentait que ses jambes allaient flancher d'une seconde à l'autre alors, serrant les mâchoires pour ne pas grimacer de douleur, il fit quelques pas vers le canapé et s'y assit, espérant que la jeune femme allait en faire de même.

Même si ce qu'il disait était vrai, Cassie n'arrivait pas à s'enlever l'idée qu'aujourd'hui, Reaver avait souffert à cause d'elle. Peut être qu'en effet, ce n'était pas à elle de s'excuser, mais elle n'avait pas su quoi dire d'autre que ces quelques mots. « Bon sang, j’ai tellement de choses à te dire et… Je ne sais même pas par quoi commencer. » Elle ne pu réprimé un léger sourire. Elle aussi avait beaucoup de chose à lui dire, et surtout à lui demander. Mais bien sûr, il y avait trop de chose qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de partager pendant trois ans, pour savoir ou commencer. Mais elle voulait tout savoir. Ce qu'il avait fait après son départ? Pourquoi ne l'avait il pas rappeler? Ou était il aller? Avait il trouvé quelqu'un? Fréquentait il des hommes comme celui qu'il venait de tuer? Et ce n'était pas tout. Elle voulait surtout savoir comment il avait fait pour la retrouvé ici alors que quand ils se sont quitté, elle était bien loin d'ici? La cherchait il pour une raison particulière? Ce qui était sûr, c'est que la maintenant, Cassie se fichait bien du pourquoi et du comment il l'avait retrouvé, le simple fait de le voir l'emplissait d'une joie tellement forte que plus rien autour d'elle n'avait d'importance. Enfin, avant que Reaver ne lui pose cette question. « Pourquoi tu ne m’as jamais dis que tu étais une sorcière ? » Elle se figea. Comment Reaver l'avait il apprit? Elle n'en avait jamais parlé avec lui, et ce n'est pas seulement maintenant quand elle lui a demandé de ne plus bouger, qu'il a pu comprendre. On ne pouvait pas poser le mot sorcière sur ce simple tour. Il avait du l'apprendre. Mais comment... Tout en lui demandant cela, il serra les mâchoires, souffrant en silence, et fit quelques pas en direction du fauteuil qui se trouver à quelques mètres d'eux. Lorsqu'il s'assit, Cassie partie en direction de sa salle de bain rapidement. Elle ne comptait pas fuir, ou quoi que se soit, non, c'était Reaver qui lui avait posé la question. Elle avait confiance en lui, et se disait que maintenant qu'il savait, autant lui en parler. Non, en fait, elle partir dans la salle de bain afin de voir ce qu'elle pourrait prendre pour soulager un peu la douleur de son ami. Elle n'avait pas grand chose, il faut l'avouer. En plus du pouvoir de persuasion, elle devait avoir la capacité d'échapper aux microbes car elle était rarement malade, ou alors ne saignait jamais bien longtemps quand elle se coupait, ce qui arrivait souvent car elle était tout de même bien maladroite. Après un rapide coup d'oeil dans la trousse à pharmacie, elle prit quelques compresses, d'une serviette humide et du désinfectant qui traînait la depuis bien longtemps. Alors qu'elle revenait dans le salon quelques minutes plus tard, elle retrouva Reaver, assit sur le canapé, se touchant la lèvre qui devait lui faire mal. Cet homme l'avait bien abimé. Elle alla donc s'asseoir à ses côtés. Elle ne savait pas par ou commencer. Elle avait était surprise qu'il lui demande cela. Elle comptait plus lui poser des questions et non le contraire. Mais elle ne pouvait échapper à celle que son meilleur ami lui avait posé. Elle répondit donc assez simplement et en toute franchise « Je n'avais pas jugé bon de t'en parler car tu m'aurais sûrement prit pour une folle qui regarde trop Harry Potter et qui rêve de trop... Et j'arrivais à me contrôler la plupart du temps donc il n'y avait pas de quoi fouetter un chat » Bien sûr, elle savait que ce n'était pas une véritable raison pour avoir fait abstraction de ce secret, surtout à votre meilleur ami. Mais cela avait déjà été assez difficile avec son frère qu'elle avait voulut protéger car il le savait, et ne voulait pas que leurs proches se doutent qu'ils avaient un secret en commun, elle n'avait pas voulut que cela recommence avec celui qu'elle aimait... Alors que plus personne de parler, Reaver cherchant sûrement ses mots, Cassie ayant répondu, elle leva la main vers le visage de Reaver est commença à nettoyer délicatement son visage, plein de sang. Elle fit attention à ne pas appuyer trop fort sur sa lèvre quand elle s'approcha de cette dernière. Elle rêvait tant de les embrasser. Mais ce n'était pas le moment. A elle de poser des questions, et il avait intérêt à être sincère comme elle l'avait été. Elle posa la serviette sur la table basse et se tourna à nouveau vers lui. « Qui était cet homme Reaver? Et que voulait il dire par ''remplir ton travail''? » Elle lui prit la main, lui montrant qu'elle voulait savoir, qu'elle ne voulait pas de mensonges, pas de fuite de sa part. Elle était prête à l'entendre. « Me veux tu du mal, comme lui? » murmura t elle. Elle ne sait pas pourquoi elle avait prononcé ses mots. Cela était sorti tout seul. Elle ne se rendait même pas compte qu'elle avait pensé que Reaver aurait pu lui vouloir du mal. C'était Reaver. Son meilleur ami, qui l'avait sauvé lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant. Mais elle avait posé cette question. Au moins, il pourrait lui dire que non, il ne lui a jamais voulu de mal comme elle s'en doutait, et s'expliquerait ensuite.

Pendant un instant, une seconde éphémère, il avait cru qu’elle voulait le fuir, s’éloigner. Il n’avait pas été particulièrement délicat, en lui posant cette question. Il fallait dire qu’il manquait souvent de tact, ces derniers temps. Mais il n’aurait certainement pas aimé l’effrayer en étant trop direct. Il fut très vite rassuré, toutefois, car Cassie ne tarda pas à revenir vers lui, les mains chargées. Reaver se racla la gorge, sur le point de lui dire qu’il allait bien et qu’elle n’avait pas à faire tout ça. Mais il se ravisa, au dernier moment, se contentant de la dévisager avec tendresse, alors qu’elle commençait à soigner ses blessures. Qui, il fallait bien l’avouer, lui faisaient un mal de chien. Même si aujourd’hui, il était convaincu du contraire, la jeune femme avait sûrement raison. Il n’était pas certain que par le passé, il l’aurait cru. En réalité, il ne savait absolument pas comment il aurait réagi, à cette époque là. Il était tellement… insouciant, tête en l’air et irresponsable. Peut-être qu’au bout du compte, ce n’était pas une si mauvaise chose qu’elle ait préféré le lui cacher, leur relation en aurait certainement subi les conséquences. Cependant, le fait de ne pas l’avoir vu pendant plus de deux ans, avant qu’il n’apprenne qu’elle était à Gold Coast par la Craving Hunt, avait été une épreuve tout aussi pénible. Il acquiesça en silence et pendant quelques instants qui lui parurent durer une éternité, un silence presque gênant s’installa entre eux. Il la comprenait très bien, il comprenait son désir de garder ce secret, son appréhension quant à sa réaction. Reaver n’était pas devenu un homme meilleur, depuis tout ce temps, loin de là, même. Mais il regardait les choses d’un point de vue totalement différent, désormais. Il se raidit face à sa question et resta immobile lorsqu’elle s’empara de sa main. Sa gorge se noua, alors qu’il relevait son regard dévasté vers elle. Cassie avait toutes les raisons du monde se poser ce genre de questions et pourtant, il en resta bouche bée, le cœur battant douloureusement dans sa poitrine. « Cassie, je… » souffla-t-il dans un murmure brisé, à peine audible. « Tu me crois réellement capable de te faire du mal ?… » le simple fait qu’elle puisse en douter, le brisait. Sa main se referma doucement autour de la sienne.

Il était grand temps qu’il lui donne enfin les réponses qu’elle attendait. Pourtant, les mots mouraient dans sa bouche, avant de franchir la barrière de ses lèvres. Il cherchait désespérément les bons mots, avant de se rendre compte qu’en fait, il n’y en avait pas. Dans cette situation, il n’y avait pas de bons mots, de paroles justes. Il n’y avait que la vérité, aussi atroce qu’elle soit. « Cet homme s'appelait Peter. Il était l’un de mes collègues. J’ai travaillé avec lui pendant presque trois ans, » commença-t-il lentement, ses yeux ancrés dans ceux de sa meilleure amie. Il la sentit se figer et il crut voir son visage blêmir, mais pourtant, elle ne lâcha pas sa main. Au contraire, il lui sembla qu’elle s’y accrocha avec plus de force. « Notre travail, consistait à éliminer des… sorciers, » faisant une pause, il détourna la tête et baissa les yeux. Il se sentait incapable de soutenir le regard de Cassie en lui disant ça. « Quand j’ai été engagé par cette organisation secrète, j’étais bien trop bête, trop influençable. J’étais aveuglé par la colère et je voulais juste venger la mort de Felicity. Alors j’ai cru à tout ce qu’on m’a dit, j’y ai cru sans me poser de questions et sans douter. J’étais persuadé que tous les sorciers étaient maléfiques et dangereux, comme on me l’a répété des dizaines de fois, » le silence de Cassie était presque insupportable. Il aurait préféré qu’elle l’insulte, lui dise de partir, plutôt que paraître aussi… inanimée, indifférente. « Tu étais ma dernière mission, Cassie. Ma cible. Mais jamais je n’aurais pu… quand je l’ai appris, j’ai tout fais pour te protéger et les tenir à l’écart. Et ils l’ont découvert, bien évidemment, alors ils l’ont envoyé pour en finir, pour faire le travail à ma place, » termina-t-il, sans oser relever la tête et affronter son regard. Il ne savait absolument pas comment elle allait le prendre et si lui avouer toute cette vérité qu'elle voulait entendre, était finalement une bonne chose. En fait, plus les secondes passaient, plus il en doutait, mais il était bien trop tard pour faire marche arrière.

Elle vit qu'elle lui avait fait du mal en prononçant ces quelques mots. Mais elle ne l'avait pas fait exprès, c'était sortit tout seul. Non, elle ne le croyait pas capable de lui faire mal. C'était impossible. Ils se connaissaient depuis si longtemps, il n'aurait jamais fait une chose pareil. Pour toute réponse, elle secoua la tête qui bien sûr signifiait que non, ce n'était pas imaginable. Il lui prit ensuite sa main, comme pour essayer de la calmer de ce qu'il allait lui dire. C'était maintenant que les réponses aux questions qu'elle se posait en boucle depuis la fin de la journée allait arrivé. Et Cassie le savait, ca ne serait pas forcément beau à entendre.
Cet homme, que Reaver avait tué, avait un nom, il s'appelait Peter. C'était son collègue. Depuis plus de deux ans. A ce moment la, Cassie se raidit. Comment se fait il que collègue voulait les tuer? « Notre travail, consistait à éliminer des… sorciers » Mon dieu, pensa tout de suite Cassie. Alors comme cela, Reaver était du côté des ''méchants'', de ceux qui en avait contre les personne comme Cassie. Elle avait entendu parler par quelques connaissances qu'il y avait une organisation qui avait pour but d'éliminer les sorciers, mais Cassie n'avait jamais cru que c'était vrai. Enfin, c'était fini le Moyen Age, la chasse aux sorcières et tout le reste non? Apparemment, la réponse était toujours la même, non... Elle se sentait mal. Elle avait tout d'un coup très mal au coeur. Et elle n'était pas au bout de ses peines. Il avoua avoir était aveuglé par la colère et la vengeance de la mort de Felicity, mais était ce une excuse valable? Fallait il tuer tant d'innocent par pur vengeance. Tout d'un coup, l'image d'une famille de sorcier comportant des enfants et leur parents, face à Reaver prêt à les tuer, tous sans exception vint la heurter de plein fouet. Non, elle n'y croyait pas. Plus personne ne disait mot. Reaver avait baissé la tête, ne supportant pas lui même le récit de ses dernières années, cherchant ses mots... Sa... Sa dernière mission était Cassie! Pour toute réponse, Cassie serra la main de Reaver de plus en plus fort, jusqu'à ce que, sans s'en rendre compte, ses ongles entrent dans la peau de ce dernier. Il avait essayer de la protéger. Et comptait bien continuer. Mais pour le moment, il avait le regard planté sur ses chaussures, n'osant pas levé la tête et affronter le regard de Cassie. Pourtant il n'avait pas le choix. Cassie voulait voir dans ses yeux, si il restait tout de même l'homme qu'elle avait aimé pendant si longtemps. Si il restait autre chose que cet personne sauvage qui tue des personnes innocentes. Rejetant les larmes qu'elle sentait venir, Cassie prit de sa main libre le menton de Reaver et leva sa tête. Il avait l'air si perdu, si triste de raconter ce qu'il avait fait depuis qu'il l'avait quitté. « Pourquoi avoir tuer tant de gens alors que moi, qui suit comme eux, tu ne peux pas? Reaver, je ne te reconnais pas dans ses actes... » Non! Et si trop tard, les larmes se remirent à couler. Elle était tellement en colère. Elle n'arrivait plus à se contenir. Elle lâcha la main de Reaver, et de ses deux mains, elle se mit à frapper le torse de celui qu'elle pensait connaître. Vu le peu de force qu'elle avait, elle ne devait pas lui faire bien mal, mais l'intention y était... Puis elle s'arrêta, s'écroula dans les bras de Reaver... « Moi qui rêvait tant de nos retrouvailles! Je n'imaginais pas que les premières choses que tu me dirais serait: Je suis un chasseur de sorcière, de personne comme toi. Que j'ai tué tant de personnes, mais que toi, je ne pouvais pas... » Et c'était vrai. Elle avait imaginé un coup de téléphone surprise, un week end, de Reaver qui lui dirait qu'il revient pour elle, qu'il serrait arrivé quelques heures plus tard, près à lui parler de ses aventures faites pendant ces trois ans, à parcourir le monde, oubliant sa femme et se disant que celle qu'il avait toujours aimé, Cassie, lui manquait... C'était bien loin de ce qui se passait aujourd'hui. « Comment pourrait tu acceptais ce que je suis, si tu as tuer des personnes comme moi? Et tu me dis que je n'ai pas à avoir peur de toi?! » Elle voulait effacer ces dernières minutes de sa tête, le voir rentrer à nouveau chez elle, et lui qui lui explique que l'homme qu'il a tuer n'était rien d'autre qu'une psychopathe qui le poursuivait depuis plusieurs mois... « Ca ne serait pas possible d'effacer quelques minutes de sa vie? Que notre vie redevienne comme elle l'était avant, c'est à dire sans problèmes, ou tout nous paraissait banale, mais qu'une fois la vie chambouler, on veut retrouver... » Elle avait dit à voix basse si bien que Reaver n'avait pas du tout entendre, ou en tout cas comprendre. Elle regarda Reaver, n'attendant pas forcément de réponse. Elle voulait juste voir si tout cela était toujours bien réel ou si ce n'était pas un cauchemar...

Il resta impassible, lorsque Cassie laissa enfin sortir ses émotions et donna quelques coups de poing impuissants contre son torse. Il savait qu’elle en avait besoin – de se défouler, d’exprimer enfin ce qu’elle ressentait et ce qu’elle avait tenté de garder pour elle, jusqu’à maintenant. Il le méritait après tout, sa colère, sa déception. Il méritait un sort bien pire, en vérité, mais pour le moment, il préféra rester muet, ne voulant pas aggraver la situation. Il n’avait, d’autant plus, rien à dire pour sa défense. Il n’aurait pas dû tuer tous ces innocents, il le savait parfaitement. Il n’aurait pas non plus dû accepter ce travail, lorsqu’on le lui avait offert, mais à ce moment là, il ne comprenait pas. Il ne se doutait pas des conséquences et des répercussions que cela pourrait avoir, dans l’avenir. C’était maintenant qu’il en prenait conscience. La regardant pleurer, encaissant chacune de ses paroles, il finit par passer un bras hésitant autour d’elle. Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, sachant à quel point il venait de la décevoir et de la mettre en colère, mais il ne pouvait plus supporter de la voir dans un état pareil. Tout était de sa faute et il était incapable d’y rester indifférent.

Reaver ferma les yeux, avant d’enfouir son nez dans la chevelure rousse de Cassie. Il aurait, lui aussi, voulu effacer certains moments de sa vie, se débarrasser de quelques souvenirs. Revenir en arrière et ne plus commettre ces stupides erreurs. Mais c’était impossible et il n’avait d’autre choix que de l’accepter. « Je suis désolé. Tu n’imagines pas à quel point je le regrette, tout ce que j’ai pu faire… » il était certain que parmi tous les sorciers qu’il a éliminé en ces quelques années, un bon nombre étaient réellement dangereux et n’utilisaient pas leurs pouvoirs pour faire du bien. Mais il y avait également eu des tas de gens innocents, qui n’avaient pas demandé à être différents et qui ne voulaient causer du tort à personne. « Au tout début, quand je me laissais manipuler aussi facilement, je voulais croire qu’il y avait un but dans ma vie. J’avais besoin d’y croire, de m’accrocher à cette idée. Je ne pouvais pas rester à Limerick, j’étais… j’avais besoin de me tenir loin de toi, Cassie, parce que j’avais l’impression de vivre un véritable enfer et moins que tout au monde, j’aurais voulu t’y entraîner avec moi, par pur égoïsme, » chuchota-t-il, sa mâchoire se contractant nerveusement. Il avait cru faire le bon choix, en partant, ce jour là. Pas simplement parce qu’il devait se venger de la mort de Felicity, mais aussi parce que sa perte semblait avoir éveillé un véritable démon, au fond de lui. Un monstre sans pitié, aveuglé par la rage. Il tenait beaucoup trop à Cassie et avait pensé la protéger, en prenant ses distances. « Tu as tous les droits de me détester, parce que je ne suis pas quelqu’un de bien, j’ai cessé de l’être le jour où j’ai quitté la ville. Mais tu dois savoir… » sa voix, déjà suffisamment basse et cassée par l’émotion, se brisa. Il resta silencieux pendant quelques secondes, avant de relever ses yeux vers Cassie et de caresser sa joue de son pouce. « Tu dois savoir que jamais je n’aurais voulu te blesser, et que je continuerai de te protéger jusqu’à mon dernier souffle, que tu le veuilles ou non. Parce que je t’aime Cassie, tu comprends ? Je t'aime, » une supplication, une question, il n’était plus certain du but véritable de tous ses aveux. Il avait juste besoin de le dire. Et maintenant, il ne lui restait plus qu’une chose à faire. S’en aller, ou du moins, essayer…

Il l'aimait. C'est ce qu'il venait de dire. C'est quelques mots qui peuvent changer une vie quand ils sont dit au bon moment, comme à ce moment la par exemple. En effet, Cassie qui était totalement perdu, se disant qu'elle avait en face d'elle quelqu'un de complètement différent du Reaver qu'elle avait quitté, avait quelque chose qu'elle avait toujours voulu. De l'amour pour elle. N'allons pas dire qu'elle était prête à sauter au plafond en entendant ces mots, mais elle avait rêvé tant de fois entendre Reaver lui dire cela, et qu'il ne voudrait plus jamais la quitter. Et maintenant, il lui avouait tout ce qu'il avait sur le coeur, à moitié dans ses bras. Le Reaver qu'elle aimait n'était pas totalement éteint en fin de compte. Il était juste caché par un homme qui avait perdu toute pitié pour certaines personnes qui n'avait rien demandé à personne, des gens comme elle. A son tour, elle posa sa main sur son visage, lui touchant quelques mèches de cheveux rebelles qu'il ne fallait même pas penser dompter un jour, puis commença à voix basse. « Je t'aime depuis toujours Reaver. Je n'ai jamais réussi à aimer quelqu'un d'autre que toi, même quand tu étais marié.. » Elle sait qu'il devait s'en douter depuis très longtemps, mais elle ne lui avait jamais vraiment avoué. Maintenant c'était fait. « Mais t'éloigner de moi n'était pas la meilleure solution pour me ''protéger'' Reaver. Ca n'a fait qu'empirer les choses. Si tu savais le temps que j'ai passé devant le téléphone, espérant avoir de tes nouvelles... Si tu était resté, tu aurais vécu un enfer, c'est sûr, mais j'aurais été la. Nous aurions été ensemble et je t'aurais aidé dans ces moments... » Elle enfouit sa tête dans sa nuque. Elle avait enfin dit tout ce qu'elle avait sur le coeur. Elle tenait de son autre main la sienne, qu'elle serra fort. « Je t'aime Reaver, même si je ne comprendrais jamais pourquoi tu as fait du mal à temps de personne, je t'aime. Et maintenant que tu es revenu, je ne veux pas que tu partes... Promet moi de rester...» Elle avait peur depuis le peu de temps qu'elle l'avait revu, qu'il disparaisse elle ne sait ou et la laisse sans nouvelle une fois de plus. Elle ne voulait plus que cela arrive. Maintenant qu'elle était sûr, qu'il ne lui ferait pas de mal car il l'aimait trop pour pouvoir lui faire quoi que se soit, elle n'avait plus peur de lui. Elle leva donc la tête, le regardant dans les yeux, attendant une réaction de sa part.

» ALEC ♦ you're in my veins and i cannot get you out.